UNE MEDAILLE EN BRONZE POUR UNE MARRAINE EN OR !

Certaines moissons sont plus difficiles à récolter que d’autres, surtout lorsqu’il s’agit de médailles au cours d’un évènement sportif tel que des Jeux olympiques !

Et pourtant, une graine de championne a dignement contribué à remplir le panier des médailles françaises lors des derniers Jeux olympiques de Vancouver !

L’ASPP, qui s’investit en particulier pour offrir des loisirs à sensation aux Orphelins de Sapeurs-Pompiers espérait pouvoir compter sur le soutien d’un Parrain ou d’une Marraine. Depuis plusieurs mois, nous étions donc à la recherche d’un homme ou d’une femme susceptible de porter les couleurs de l’Association et de représenter les qualités d’engagement, d’abnégation et de fraternité qui sont chères à nos yeux.

Marion JOSSERAND, vainqueur d’une coupe du monde et médaillée aux derniers Jeux olympiques de Vancouver en ski cross a accepté d’être la Marraine de l’ASPP. Comment aurions-nous pu passer à côté de ce petit bolide au casque rose sur fond de ciel bleu, qui gravite à haute altitude, et qui n’hésite pas à se jeter dans la pente à pleine vitesse pour se retrouver le plus souvent dans les airs ?!?

La coïncidence est troublante, et pourtant, Marion JOSSERAND n’est ni Sapeur-Pompier, ni parachutiste…

A 23 ans, Marion n’a pas seulement participé à un évènement international majeur que sont des Jeux olympiques, mais elle a également répondu à leur devise : « citius, altius, fortius » (plus vite, plus haut, plus fort).

Au programme des JO de Vancouver, l’épreuve de skicross, seule nouveauté depuis les Jeux de Turin en 2006, s’est déroulée sur les hauteurs de Cypress Mountain, théâtre à ciel ouvert des épreuves de ski acrobatique.

Né dans la mouvance du ski freestyle dans les années 90 aux Etats-Unis, le skicross est une épreuve qui se joue au coude à coude entre quatre skieurs qui dévalent à pleine vitesse une pente d’un peu plus d’un kilomètre, jalonnée de virages, de cassures et de tremplins. Un combat acharné qui impose vitesse, équilibre, stratégie et aussi un peu de folie ! Car le moindre défaut de concentration, la moindre erreur sont sans appel lorsque l’on atteint des pointes de 90 km/h sur des bosses qui propulsent à plusieurs dizaines de mètres !

Le 23 février 2010, le monde du ski a les yeux rivés sur la Française Ophélie DAVID, grande favorite pour la médaille d’Or de cette discipline. Mais une chute impressionnante, heureusement sans gravité, lui fait perdre tout espoir de victoire en quart de finale. L’attention se porte alors instantanément et inéluctablement vers l’outsider : Marion JOSSERAND…

La skieuse de Chamrousse, qui glanait jusqu’alors son billet de qualification pour le tour suivant dans l’ombre de sa compatriote, se retrouve instantanément sous la lumière des projecteurs. La pression monte sensiblement en demi-finale lorsque Marion gagne son billet pour la dernière épreuve, d’une longueur de ski sur la Canadienne Kelsey SERWA.

C’est une belle leçon d’engagement et de volonté que Marion offre au cours de sa progression jusqu’en finale qui l’oppose à la Canadienne Ashleigh MCIVOR, la Norvégienne Hedda BERNTSEN et l’Autrichienne Karin UTTARY.

Une attitude combative tout en conservant la souplesse nécessaire à la fluidité des trajectoires, permet à Marion de se maintenir en deuxième position, derrière la Canadienne Ashleigh MCIVOR, pendant les deux tiers du parcours.

Malheureusement, la Norvégienne Hedda BERNTSEN parvient finalement à prendre la seconde place et ravir ainsi la médaille d’argent.

Mais pour ses premiers Jeux olympiques d’hiver et pour la première fois que l’épreuve du skicross y est représentée, Marion est venue pour se faire plaisir, être présente et donner tout ce qu’elle a pour ne pas repartir déçue. Voilà donc respecté le fondement philosophique de cette manifestation prestigieuse, que le Baron Pierre-de-Coubertin a illustré en 1908 en citant : « l’important dans la vie, ce n’est point le triomphe, mais le combat, l’essentiel ce n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu ».

« C’est exceptionnel. Je ne pouvais pas rêver mieux, une médaille pour mes premiers Jeux, les premiers Jeux de skicross. J’avais pris le départ pour m’amuser et je me retrouve en finale avec une médaille de bronze ».

Voilà donc récompensés de façon très méritée la persévérance et le talent d’une championne qui a su se dépasser et ainsi partager ce bonheur particulier qu’est la victoire sur soi-même.

ASPP : Marion, tout d’abord merci d’avoir consenti à soutenir l’ASPP en qualité de Marraine. Vous avez très rapidement accepté cet engagement, sans conditions et en ne disposant que de très peu d’informations. Pouvez-vous nous dire quelles ont été vos motivations ?

Marion JOSSERAND : tout d’abord, j’ai toujours trouvé intéressant pour un sportif de pouvoir parrainer une association. C’est s’investir dans un domaine extérieur au sport à travers des valeurs similaires. L’idée de partager et d’aider me paraît importante pour un athlète.

En ce qui concerne la rapidité de mon engagement avec vous, c’est tout simplement qu’une personne proche m’a parlée de l’ASPP et c’est naturellement que j’ai eu envie de m’engager avec cette association qui est jeune est dynamique.

ASPP : Vous êtes une grande championne de skicross. Quel a été votre parcours pour en arriver à pratiquer ce sport et à un tel niveau?

Marion JOSSERAND : j’ai eu la chance très petite de vivre dans une station de ski. J’ai donc pratiqué le ski et attaqué les compétitions dans un premier temps en ski alpin. C’est plus tard que j’ai découvert le skicross grâce à des amis, et j’ai tout de suite aimé ce sport où il faut se battre et ne rien lâcher. J’ai toujours eu cet esprit de volonté et d’engagement.

En grandissant, je suis parvenue à pratiquer ce sport à un haut niveau, ce qui impose chaque jour des sacrifices et un engagement personnel. Mais j’aime ce que je fais, c’est donc avec plaisir et surtout envie que je me rends aux entraînements. Je n’oublie pas cependant la notion de jeu, car c’est parfois dur de faire la différence entre trop s’investir et pas assez.

Je pense que je suis arrivée à un tel niveau car j’ai su rester très perfectionniste tout en gardant un brin de folie…

ASPP : Quels sont vos souvenirs les plus marquants en ce qui concerne votre participation aux JO de Vancouver ?

Marion JOSSERAND : des souvenirs, j’ai plein la tête. Participer à des Jeux Olympiques reste pour moi un rêve d’enfant. Le plus impressionnant c’est bien entendu la cérémonie d’ouverture, le monde, la fameuse flamme, et bien sûr le défilé pour la France…

Un souvenir inoubliable : la cérémonie des médailles ! Un rêve devenu réalité, quand on y est c’est magique.

ASPP : Quels sont les grands rendez-vous qui vous attendent ces prochaines années ?

Marion JOSSERAND : cette année il y a les Championnats du monde, c’est le rendez-vous le plus important de l’année 2011. Après d’ici quelques années, j’espère pouvoir jouer le classement général de la coupe du monde mais d’ici-là, je dois encore progresser dans plusieurs domaines. Pour le moment il y a des pistes qui me conviennent mieux que d’autres et je dois atténuer cela pour pouvoir être plus régulière. Mon autre objectif est d’être en forme et d’arriver au meilleur de mes capacités dans 4 ans pour les prochains Jeux Olympiques.

ASPP : Seriez-vous prête à concrétiser votre soutien de l’ASPP en réalisant un saut en tandem à 4 000 mètres d’altitude pour 50 secondes de chute libre à 200 km/h…?

Marion JOSSERAND : un saut à 4000 m. d’altitude ! J’en rêve et j’en frissonne ! Je me doute bien qu’une fois là-haut, il va falloir se surpasser, mais j’aime les défis. C’est donc avec grand plaisir que j’essaierai de relever un de mes plus grands défis, pour l’ASPP.

ASPP : Marion, merci, bonne chance pour vos prochaines compétitions et en attendant, à très bientôt dans les airs !...